Pitch

Fragments de voyages en Bolivie par un apprenti linguiste étudiant la langue des Siriono.

jeudi 8 novembre 2012

Trajet vers Trinidad


Hier matin, je quittais Santa Cruz de la Sierra. Tout cela me semble avoir eu lieu il y a une semaine, tant ce fut long en réalité, et plein de va-et-vient émotifs.  De turbulences. Je vous raconte tout ça. Au présent, que ce soit plus vivant.

Mercredi matin, 8h30. Je paye mes nuits à l’hôtel et je pars à l’aéroport en taxi. Cette fois ce n’est pas Viru Viru, l’aéroport international, mais El Trompillo, le petit aéroport qui propose des lignes internes à la Bolivie. J’ai pris ma place la veille dans une agence de voyage et je n’ai pas pu profiter des tarifs les plus économiques. J’en ai eu pour environ 90 euros. Je me dis qu’à ce prix là, il n’y aura que peu de monde, car c’est quand même plus de quatre fois le prix d’un trajet en bus, et le double du vol low-cost. Ce dernier n’étant que deux-trois fois par semaine. J’arrive donc dans le petit aéroport.

Je vais au guichet de Aerocon avec mon passeport, ce qui suffit pour récupérer mon ticket d’embarquement. Oui, la compagnie s’appelle Aerocon, ahahah, ‘avec l’air’ non mais franchement, ça ne veut rien dire ! Et en plus, c'est pas une compagnie connue pour sa sécurité ! J’attends donc l’heure dite pour me présenter au guichet d’enregistrement, puis une demi-heure de plus pour qu’enfin la porte s’ouvre. Je passe alors sous un détecteur à métaux, tandis que mon sac à matériel passe sur un tapis roulant. Je pense qu’ils bluffaient avec le rayon x, vu qu’ils ne m’ont rien dit.

J’attends une demi-heure de plus pour enfin accéder à l’avion, qui est arrivé entre temps. Et là, point de bus, comme dans les aéroports modernes, mais une charrette tirée par des bœufs ! Non, je déconne, pas de navette ni de bœufs, on y va à pieds, tout simplement. L’occasion d’admirer le petit avion qui va nous transporter, nous la douzaine de passagers.

Je monte dans l’avion avec un peu d’appréhension, d’autant que le compartiment est vraiment petit. Je me dirige vers une place libre en baissant la tête, puis m’y installe plutôt confortablement. Je garde mon sac sur les genoux, et j’attache ma ceinture, comme tout le monde. Ce qui est assez amusant d’ailleurs, car aucune voiture ne comporte de ceintures, et c’est probablement complétement inutile dans un avion en cas de crash, mais bon, j’obtempère. 

Sans faire attention, je m’assoie à nouveau au dessus de l’aile, et mes photos du sol vu du ciel sont donc complétement ratées. De toute façon, nous passons vite au dessus des nuages, et je me laisse bercer, les boulles quiès dans les oreilles, et m’endors. Il y en a pour une heure de vol, qui se passe sans trop de difficultés. Jusque là, je me dis que ça se passe quand même super bien !

J’arrive donc finalement à l’aéroport de Trinidad, encore plus petit que le premier, et sous la pluie. Je récupère mon sac à vêtements et me laisse alpaguer par une moto-taxi, qui m’emmener jusqu’à l’hôtel que je connais et apprécie (même si il n’y a pas le wifi). Il charge mon énorme sac devant lui, sur le moteur de la moto, l’autre étant sur mon dos. J’arrive à l’hôtel sans encombre, et paye la course un peu chère, presque un euro dix.

Je vais voir le gars qui tient l’hôtel, qui me remet tout de suite. Il faut dire qu’il est très sympa et que j’avais un peu discuté avec lui l’année dernière. Et malgré la joie de nous revoir, il m’annonce tristement que l’hôtel est complet, de même sans doute que tous les autres de la ville. Il se trouve qu’il y a cette semaine une olympiade sportive, une rencontre nationale qui se tient à Trinidad. Tous les hôtels sont donc plein, et mon moral s’effondre. Me voilà à errer dans les rues bondées, sous la pluie.

Je demande à quelques hôtels autour, sans succès. Je me dis alors que je pourrais demander à une sociologue locale que j’avais rencontré l’an dernier et qui avait travaillé avec les Sirionos. C’est une amie de ma directrice de recherche et elle est toujours prête à rendre service. Oui mais…je n’ai pas envie de la déranger, et je préfère être autonome et me débrouiller. De toute façon, je ne compte pas rester en ville longtemps, puisque je veux aller voir les Sirionos dès que possible ! Je me dirige donc fermement vers Pompeya, le quartier populaire de la ville, dont j’avais parlé l’an dernier. C’est là que se trouve la compagnie de taxi qui part pour les villages sirionos, c’est donc pratique. Et je trouve facilement une chambre pour la nuit.

L’extérieur est accueillant, avec une coursive à l’étage et une cour intérieure fleurie. La chambre que j’ai est par contre plutôt glauque, avec un sol dégueu et des draps douteux. Bon. Mais c’est pour une nuit. Je reprends confiance et vais manger au restaurant où il y a des légumes à volonté. Je récupère ensuite mes sacs, et viens les ramener dans ma chambre. Ensuite, je pars me balader en ville, à la recherche de plusieurs choses, ce dont je vous parlerai dans un prochain article !
Ma dernière pensée néanmoins est qu’après tout ça, je suis bien arrivé, et que ça aurait pu être pire !

2 commentaires:

  1. Sans épreuve il n'y a pas de réconfort. Bravo ! Youpie !

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  2. Merci c'est rassurant aérocon con!
    heureusement que tu nous avais parlé après et avant que je lise ton message...!

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