Hier matin, je
quittais Santa Cruz de la Sierra. Tout cela me semble avoir eu lieu il y a une
semaine, tant ce fut long en réalité, et plein de va-et-vient émotifs. De turbulences. Je vous raconte tout ça. Au
présent, que ce soit plus vivant.
Mercredi matin,
8h30. Je paye mes nuits à l’hôtel et je pars à l’aéroport en taxi. Cette fois
ce n’est pas Viru Viru, l’aéroport international, mais El Trompillo, le petit
aéroport qui propose des lignes internes à la Bolivie. J’ai pris ma place la
veille dans une agence de voyage et je n’ai pas pu profiter des tarifs les plus
économiques. J’en ai eu pour environ 90 euros. Je me dis qu’à ce prix là, il
n’y aura que peu de monde, car c’est quand même plus de quatre fois le prix
d’un trajet en bus, et le double du vol low-cost. Ce dernier n’étant que
deux-trois fois par semaine. J’arrive donc dans le petit aéroport.
Je vais au guichet de
Aerocon avec mon passeport, ce qui suffit pour récupérer mon ticket
d’embarquement. Oui, la compagnie s’appelle Aerocon, ahahah, ‘avec l’air’ non
mais franchement, ça ne veut rien dire ! Et en plus, c'est pas une compagnie connue pour sa sécurité ! J’attends donc l’heure dite pour
me présenter au guichet d’enregistrement, puis une demi-heure de plus pour
qu’enfin la porte s’ouvre. Je passe alors sous un détecteur à métaux, tandis
que mon sac à matériel passe sur un tapis roulant. Je pense qu’ils bluffaient
avec le rayon x, vu qu’ils ne m’ont rien dit.
J’attends une
demi-heure de plus pour enfin accéder à l’avion, qui est arrivé entre temps. Et
là, point de bus, comme dans les aéroports modernes, mais une charrette tirée
par des bœufs ! Non, je déconne, pas de navette ni de bœufs, on y va à
pieds, tout simplement. L’occasion d’admirer le petit avion qui va nous
transporter, nous la douzaine de passagers.
Je monte dans
l’avion avec un peu d’appréhension, d’autant que le compartiment est vraiment
petit. Je me dirige vers une place libre en baissant la tête, puis m’y installe
plutôt confortablement. Je garde mon sac sur les genoux, et j’attache ma
ceinture, comme tout le monde. Ce qui est assez amusant d’ailleurs, car aucune
voiture ne comporte de ceintures, et c’est probablement complétement inutile
dans un avion en cas de crash, mais bon, j’obtempère.
Sans faire
attention, je m’assoie à nouveau au dessus de l’aile, et mes photos du sol vu
du ciel sont donc complétement ratées. De toute façon, nous passons vite au
dessus des nuages, et je me laisse bercer, les boulles quiès dans les oreilles,
et m’endors. Il y en a pour une heure de vol, qui se passe sans trop de
difficultés. Jusque là, je me dis que ça se passe quand même super bien !
J’arrive donc
finalement à l’aéroport de Trinidad, encore plus petit que le premier, et sous
la pluie. Je récupère mon sac à vêtements et me laisse alpaguer par une
moto-taxi, qui m’emmener jusqu’à l’hôtel que je connais et apprécie (même si il
n’y a pas le wifi). Il charge mon énorme sac devant lui, sur le moteur de la
moto, l’autre étant sur mon dos. J’arrive à l’hôtel sans encombre, et paye la
course un peu chère, presque un euro dix.
Je vais voir le
gars qui tient l’hôtel, qui me remet tout de suite. Il faut dire qu’il est très
sympa et que j’avais un peu discuté avec lui l’année dernière. Et malgré la
joie de nous revoir, il m’annonce tristement que l’hôtel est complet, de même
sans doute que tous les autres de la ville. Il se trouve qu’il y a cette
semaine une olympiade sportive, une rencontre nationale qui se tient à
Trinidad. Tous les hôtels sont donc plein, et mon moral s’effondre. Me voilà à
errer dans les rues bondées, sous la pluie.
Je demande à
quelques hôtels autour, sans succès. Je me dis alors que je pourrais demander à
une sociologue locale que j’avais rencontré l’an dernier et qui avait travaillé
avec les Sirionos. C’est une amie de ma directrice de recherche et elle est
toujours prête à rendre service. Oui mais…je n’ai pas envie de la déranger, et
je préfère être autonome et me débrouiller. De toute façon, je ne compte pas
rester en ville longtemps, puisque je veux aller voir les Sirionos dès que
possible ! Je me dirige donc fermement vers Pompeya, le quartier populaire
de la ville, dont j’avais parlé l’an dernier. C’est là que se trouve la
compagnie de taxi qui part pour les villages sirionos, c’est donc pratique. Et
je trouve facilement une chambre pour la nuit.
L’extérieur est
accueillant, avec une coursive à l’étage et une cour intérieure fleurie. La
chambre que j’ai est par contre plutôt glauque, avec un sol dégueu et des draps
douteux. Bon. Mais c’est pour une nuit. Je reprends confiance et vais manger au
restaurant où il y a des légumes à volonté. Je récupère ensuite mes sacs, et
viens les ramener dans ma chambre. Ensuite, je pars me balader en ville, à la
recherche de plusieurs choses, ce dont je vous parlerai dans un prochain
article !
Ma dernière pensée
néanmoins est qu’après tout ça, je suis bien arrivé, et que ça aurait pu être
pire !
Sans épreuve il n'y a pas de réconfort. Bravo ! Youpie !
RépondreSupprimerMerci c'est rassurant aérocon con!
RépondreSupprimerheureusement que tu nous avais parlé après et avant que je lise ton message...!