Pitch

Fragments de voyages en Bolivie par un apprenti linguiste étudiant la langue des Siriono.

lundi 5 novembre 2012

Itinéraire

Comme je vous le disais hier, j’avais quelques craintes vis-à-vis de mon voyage. Je sais où je vais, mais pas comment j’y vais. Oui, j’y vais en avion, mais deux choses changent cette fois : mon bagage de cabine et l’itinéraire de vol.
Aéroport de Lyon, 7h

Mon bagage fait quelques centimètres de trop, il est un petit peu trop épais. D’après les gabarits des compagnies aériennes par lesquelles je vais passer, Ibéria et American Airlines, ça devrait être limite. La veille du départ, un peu inquiet, je cherche sur internet et vois qu’il est possible qu’ils envoient mon bagage en soute et là c’est la catastrophe, aucune chance de revoir mon matériel en état. Mais les contrôles de poids et taille sont rares. Je compte là-dessus, et à l’aéroport de Lyon, ça a été, j’ai poussé un peu pour qu’il tienne dans le casier mais aucun soucis.


L’autre problème de ce sac, c’est son contenu, avec du matériel d’enregistrement, de quoi me faire passer pour un espion. Heureusement, j’ai un ordre de mission officiel du CNRS, avec liseré tricolore, et un courrier de mon labo expliquant que le matériel est pour un usage documentaire. Un joli papier qui ne me servira pas finalement. Les douaniers ne me demandent aucuns détails sur mes affaires. Je peux donc me balader avec mon sac à dos d’un aéroport à l’autre.


Le plafond de l'aéroport de Madrid, 13h
Et l’itinéraire est différent cette fois. Le premier vol est le même que l’an dernier, Lyon-Madrid, et là ça va. Je comprends même mieux ce que disent les hôtesses. Et ensuite, Madrid-Miami et Miami-Santa Cruz de la Sierra, avec une halte à La Paz. Deux vols très longs, et surtout un passage par les États-Unis dont je me serais bien passé. A l’embarquement à Lyon, le monsieur me prévient, il est possible que j’ai à récupérer mon sac de soute à Miami pour l’enregistrer à nouveau. Et avec à peine trois heures de correspondance, j’étais content de n’avoir pas à le faire finalement ! J’ai quand même eu le droit de payer 11 euros pour mon transit par les USA, et de me faire vérifier mes empreintes. Elles vont bien, merci.

L'avion Ibéria au départ de Madrid, 13h50

Le vol Madrid-Miami fut assez morne, même si je me suis bien occupé. J’ai lu d’abord une chouette novella avec des zombies qu’a écrit un copain puis le manuel de ma caméra et enfin quelques pages d’un bouquin que mes parents m'avaient offert. Il ne me restait donc plus grand-chose pour le vol suivant. Heureusement, je suis tombé sur un voisin bavard et intéressant. Fred est missionnaire, travaillant dans une église américaine, en Nouvelle-Angleterre. Il venait en Bolivie avec ses collègues et son fils pour civiliser un peu les barbares, et aider des enfants, si j’ai bien compris. Un type tout à fait américain, conservateur (les élections approchent, on en a parlé), avec un fils ainé à l’armée, le plus jeune qui compose du dub-step (le hip-hop des riches). Un fier consommateur de donuts et qui s’étonne que je ne sois jamais allé aux USA alors qu’il trouve normal de ne pas connaître l’Europe. Forcément, puisqu’il habite au centre du monde.
Aéroport de Miami, 22h30 (locale), 3h30 (France)
L’arrivée à Santa Cruz de la Sierra s’est faite sans aucun soucis, j’ai pu récupérer mon sac à dos et passer la douane comme si de rien n’était. Ouf. Me restait une dernière aventure avant de pouvoir souffler. Rassemblant mes affaires et mon courage, je sollicite un taxi pour aller en ville, et nous roulons tranquillement jusqu’au premier anneau périphérique. Et au milieu de celui-ci, un peu partout en fait, courraient des centaines de jeunes collégiens faisant leur marathon annuel ! Un bazar monstre qui ne m’étonna qu’à moitié. C’est la Bolivie. Le problème vint juste après, en découvrant que tout le centre-ville est fermé à la circulation. Le chauffeur tente plusieurs rues, revient sur le deuxième anneau périphérique, tente à nouveau puis finalement s’engage dans une rue et me demande de pousser le panneau en bois qui la bloque. Nous passons et il peut enfin me déposer près de mon hôtel, que je vous avais présenté l'année dernière. J’arrive même à temps pour le petit déjeuner et peux donc profiter de tranches d’ananas, d’orange, d’œufs brouillés et de pain à la confiture de papaye. Je dévore ça avec bonheur, prends une douche et m’effondre sur mon lit, ne me réveillant qu’à 22h, heure locale, soit 3h du mat’, heure française.

Aéroport de La Paz, 6h (locale), midi (France). Sur l'aile, de la glace.
J’aurais donc passé une partie de mon anniversaire à Miami (heure française), puis à survoler les Caraïbes, les Andes et les rues de Santa Cruz jusqu’à un lit accueillant. Une longue journée, avec près de trente heures de voyages, et un rythme de vie complétement décalé, dont je vais avoir du mal à me remettre ! Je vais quand même tâcher de dormir à nouveau, pour aller explorer la ville demain à la recherche de sandales et d’une carte sim pour mon téléphone portable. Et ensuite, direction Trinidad !

Aéroport de Santa Cruz, 9h (locale), 15h (France)


3 commentaires:

  1. Super récit ;p ça met déjà bien dans le bain !
    Vivement la suite!
    il faut d'ailleurs que j'aille lire le précédent.
    Et j'en profite un peu en retard : Joyeux anniversaire !!!!!!!

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  2. Le périple commence pour de bon !

    Par ailleurs j'en profite pour te souhaiter moi aussi un bon anniversaire et voilà PAN

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