Pitch

Fragments de voyages en Bolivie par un apprenti linguiste étudiant la langue des Siriono.

jeudi 28 juillet 2011

Sortie à la Laguna Suarez

Durant mon précédent séjour, j'ai fait une petite sortie dominicale en milieu de semaine et je vous en présente le récit et les photos aujourd'hui !

Le lac et son canoë cliché

L'histoire débute jeudi, je suis à Trinidad et je viens de finir de vous écrire les précédents messages. Je repasse à l'hôtel payer ma nuit puis je vais me balader un peu. A peine le temps de photographier une fleur que je suis rappelé par Fernando. Je les rejoins à l'hôtel et on prend un taxi pour la Laguna. Un petit taxi, taille voiture, dans lequel on est entré à six, ce qui n'a pas été sans poser des problèmes. Légaux ? Non non, aucunement. Comme je vous le disais avant, je ne sais pas si il y a un code la route ici. Le problème était plutôt pour l'essieu en bien mauvais état et pour les pneus à moitiés crevés. Même sur une route en bonne état, le conducteur ne dépassait pas 50km/h.
Observez sur la branche l'oiseau-pyramide
Après une vingtaine de minutes de route, on arrive à la Laguna avec sur la plage un bar qui accueille des foules durant les soirées d'été. Il n'y a pas un chat puisque le ciel est gris et le fond de l'air est frais. Ce qui est plutôt agréable après la tiédeur moite de la ville. On va sur le ponton et observe l'étendue d'eau qui me rappelle immédiatement le lac de Charavines. Pour mes lecteurs qui ne connaîtrait pas, c'est un lac à côté duquel se trouve la maison de ma défunte grand-mère maternelle, à qui je rendais visite deux fois l'an. Et par coïncidence le lieu où ont grandis deux amies que j'ai rencontré à la fac et que je salue au passage !
Ah ouais, c'est grand quand même
Je croyais qu'il s'agissait d'un parc animalier dans lequel il y aurait des crocodiles mais en fait point de crocodiles mais des dizaines d'oiseaux exotiques et des fleurs en pagaille ! La végétation est complètement différente de celle proche d'Ibiato, c'est presque un autre pays. On est pourtant au bord du Rio Mamoré, un des grands fleuves qui traversent la région du Béni. Il s’élargit à cet endroit pour former cette lagune propice à la baignade, pour qui n'est pas gêné par une eau boueuse absolument opaque.

De l'autre côté, la forêt s'étale langoureusement

Sur la rive se tient un fier édifice de bois et de métal duquel part un toboggan qui me paraît bien dangereux ! C'est aussi un point de vue idéal sur la flore environnante et sur la lagune qui ne semble pas se finir ! La construction doit faire environ 25 mètres de haut mais ça suffit pour que les autres aient le vertige et se tiennent à la rambarde avec fermeté. Les autres je ne les aie pas encore présentés ! Il s'agit de mes hôtes Fernando et Gladys (que les autres surnomment Layou, ce que j'ai mis plus d'une semaine à comprendre) ainsi qu'une amie de la maison, Emi. Elle est venue avec sa fille Rocío (le mot pour la rosée en espagnol) et son fils Yuko (qui est proche du mot pour grand en siriono). Ils sont sympathiques, bien que la fille, de neuf ans je dirais, m'appelle "le gringo" tout le temps et que le gamin de 4 ans chouine beaucoup.

Le toboggan diabolique
On ne s'est pas baigné et j'ai cordialement refusé de me balader en canoë sur le lac donc nous en avons fait le tour à pied. Une partie du moins puisqu'il s'est mis à pleuvoir. Et ça m'a encore plus rappelé Charavines. Dans presque tous mes souvenirs d'enfance on quittait la Drôme pour aller dans ce petit village des Terres Froides de l'Isère, dans l'espoir de se baigner, et il pleuvait. J'en souriais béatement et je l'ai donc expliqué aux autres. On était sous la pluie, à se dire que ça commençait à pleuvoir sérieusement (toutchou en siriono, pour beaucoup) quand une voiture est passée. Emi lui a fait signe de s'arrêter et on a pu tous monter dedans. Oui, nous six. Ils étaient que quatre dans la voiture alors il y avait vachement de place !

Intermède coloré pendant le trajet en voiture
Ils nous ont emmené dans un restaurant un peu plus loin, où ils avaient prévus de manger. En demandant les prix, Fernando a fait une grimace. C'est lui qui a commandé pour tous le monde, car malgré certains aspects égalitaires dans les rapports hommes-femmes dans le village, la Bolivie est un pays très macho. Il a commandé trois assiettes de poulet et deux de charqui, du bœuf séché très dur mais avec un goût assez intéressant, bien que souvent trop salé. Avec ça on a eu droit à une assiette de salade de tomate, du manioc frit et des frites pâteuses. Les boissons avaient paru chères à Fernando alors il n'en avait pas commandé. Il a finalement craqué face aux insistances de Yuki et a commandé quatre Fanta que l'on s'est partagé. Il n'a pas du tout le même goût qu'en France, mais pas vraiment pour mieux. C'est toujours moins pire que les sodas locaux de la marque Triny qui sont absolument immondes.
La terrasse du restaurant, très Club Med

Le repas se passe dans le calme et je sens qu'il y a un malaise mais je ne dis rien. La veille au soir j'avais mangé avec eux dans une échoppe où on avait pris deux assiettes énormes pour trois et j'avais payé. Je sentais qu'ils tenaient à ce que je fasse de même. J'ai tenté le coup d'aller aux toilettes après qu'il ait appelé le taxi pour retourner à Trinidad, mais sans succès. A mon retour ils se regardaient tous en chien de faïence. Je me suis assis puis j'ai attendu un peu avant de me lever lentement pour aller payer, guettant si ils allaient m'accompagner pour partager ou non. Ils ne l'ont pas fait et j'ai donc réglé la note seul, ce qui a coûté une fortune : 245 bolivianos ! L'équivalent de 25 euros, pour six personnes. Je n'aurais jamais dépensé autant pour un restau en France, et je ne vais d'ailleurs quasi jamais au restau en France mais bon, je me suis dit que ça irait pour cette fois.
On pourrait presque voir la même chose chez nous, non ?
J'ai pas trop aimé le fait qu'ils m'aient forcé la main et j'aurais préféré que l'on en parle avant, j'aurais accepté, dans la mesure où il a vraiment pas commandé un gueuleton. Mais j'ai apprécié par contre qu'ils se sentent redevable malgré tout et qu'ils payent ensuite pour le taxi de retour à Trinidad et pour celui de retour à Ibiato, qui est relativement cher. Il m'a aussi payé un flan pas terrible et une île flottante plutôt concluante. Elle avait vraiment le même goût qu'en France, avec une sauce réussie et pour un prix dérisoire, comme tout ici, quelque chose comme trente centimes d'euros. Ils ont aussi fait des courses pour la semaine en achetant plein de légumes et diverses choses. Dès que je disais qu'il n'y en avait pas en France ils en prenaient ! Ce qui rattrape le prix pour la nuit, un peu élevé, que j'ai négocié avec eux. Je vais d'ailleurs manger et vous retrouverez dans un prochain article !

3 commentaires:

  1. C'est un sacré toboggan ça !!! Dommage, on dirait que c'est le seul jour où il ne faisait pas beau... <3

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  2. Comment tu fais Diane pour avoir les messages à 16 h 20 le 2 août, favoritisme..... je suis jalouse!! j'ai essayé jusqu'à 20 heures hier soir!

    Belle balade en tout cas, ça m'aurait plu aussi...

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  3. Tiene unas dimensiones de 4,4 km de largo por 1,8 km de ancho y una superficie de 6 km²
    Tu as raison c'est à peu près le lac de Charavines.... je te précise quand même qu'à Charavines il nous arrivait de bronzer dans les années 65

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