Pitch

Fragments de voyages en Bolivie par un apprenti linguiste étudiant la langue des Siriono.

vendredi 1 juillet 2011

Premières impressions

J'ai déjà un peu de recul mais je vais tenter de vous restituer ma première soirée telle que je l'ai ressentis.

J'arrivais donc à l'aéroport Viru Viru International de Santa Cruz de la Sierra. L'avion s'est posé tranquillement, filmé depuis le toit de l'aéroport par mon collègue. Je passe la douane sans problème, obtenant une autorisation pour rester là trois mois. Je retrouve ensuite avec joie mon sac, presque trop facile. Et les vols s'achèvent alors que je retrouve Pierric. Il est doctorant à Lyon et travaille sur une langue parlée à l'est de Santa Cruz. Il m'accompagne jusqu'à un taxi et me raconte qu'il a rencontré dans l'aéroport des gens qui me connaissaient. Deux personnes que j'avais vu à Madrid et qui étaient passés par Lima. Ils attendaient une amie et elle n'avait pas eu son sac à l'arrivée. Je ne les recroiserai pas par la suite.
La circulation bolivienne.

Il fait nuit, le ciel nuageux est orange des lumières de la ville et le taxi conduit comme un dératé. En fait, tout le monde conduit avec des règles bien différentes de celles de la France. Déjà, les piétons n'ont aucune priorité, pour traverser la route il faut s'imposer, au risque de se faire bousculer. Aux croisements les voitures klaxonnent pour s'annoncer et freinent en couinant terriblement. Il y a pas mal de voiture, des vieilles guimbardes mais aussi des grosses 4x4 de riches, des taxis aux vitres à moitié teintées avec un nom écrit sur le pare-brise, des mini-bus collectifs qui s'arrêtent à la demande et font des itinéraires que les gens du coin ont l'air de comprendre.
Un bus typique

La ville de Santa Cruz est la plus riche du pays le plus pauvre d'Amérique du Sud. La première source de richesse des gens du coin est l'agriculture et on passe devant des dizaines de vendeurs de tracteurs. On traverse les anneaux, boulevard circulaires qui entourent la ville. Ils s'en rajoutent avec l'agrandissement de la ville, et il y en a actuellement huit. Mon hôtel est dans le centre ville, au centre du premier anneaux. On descends devant la résidence Bolivar et je m'inscris sur la fiche d'accueil, avec l'aide de mon collègue. Le tarif est de 7 euros par nuit, avec le petit déjeuner compris. Il y a de l'eau chaude dans la douche, le wifi, un toucan qui s'appelle Simón et plein de gens du monde entier.
Simón, le toucan de l'hôtel, avec qui il est douloureux d'avoir des prises de bec

Je profite de la douche puis je rencontre Camille, une française qui baroude en Amérique du Sud depuis un bon moment. Elle est à Santa Cruz depuis plusieurs jours. Elle fait une pause dans ses vacances, un concept qui plairait bien à Pierto. On va tous les trois faire des courses à la supérette du coin. On traverse la place centrale, la place du 24 septembre et je vois un peu la ville. Toutes les rues sont parallèles ou perpendiculaires, la circulation étant à sens unique sur deux voies, en alternance d'une rue à l'autre. A la supérette on trouve des produits locaux mais aussi plein de choses qu'on trouve en France, comme des céréales de petit déjeuner avec un tigre dessus ou des boites de Pringles. On achète de quoi préparer des hot-dogs : sorte de saucisses étranges mais pas mauvaises, pain mou typique, mayonnaise. On prend aussi de la bière bolivienne. Il en existe plusieurs, puisque c'est la boisson de base du pays. Elles se distinguent selon la ville d'où elle provienne. On a donc la bière de La Paz, celle de Cochabamba, celle de Uyuni...pas mal de variété en fait, mais toutes contrôlées par une seule entreprise. On en prends une qui sera la meilleure que j'ai goûté ici, la Huari. On teste aussi une Paceña noire au goût très étrange, tellement que même une pour trois on a du mal à finir.
Mon lit, avec un américain en dessous ces jours-ci.

De retour à l'hôtel, on est rejoins par Isabelle, une belge néerlandophone qui était déjà là il y a quelques jours. On discute en anglais avec elle. Elle parle beaucoup et raconte plein de choses marrantes. Elle baroude depuis un bon moment déjà et reviens de La Paz où elle a vu du catch féminin épatant. Elle nous montre une vidéo de ces chorlitas qui se jettent l'une sur l'autre habillées de robes traditionnelles. C'est complétement surréaliste puisqu'elles semblent en plus d'un certain âge et n'hésitent pas à baffer l'arbitre ou un mec un peu relou du public. Il semble que ce soit connu au delà de la Bolivie, il y a même une page sur wikipédia.
Une image piquée sur le net.

Elle ramène aussi un charango, un instrument typiquement bolivien, originaire de Potosí. À l'origine c'était fabriqué avec la carapace d'un tatou mais c'est maintenant interdit et c'est donc une sorte particulière de petite guitare. C'est un peu de la taille d'un ukulélé mais avec dix cordes. L'accordage est Sol, Do, Mi, La, Mi avec chaque corde doublé à l'identique, sauf le Mi central qui est doublé à l'octave. Je rêve de m'en acheter un. Si mon travail se passe bien, j'envisage de passer quelques jours à Sucre ou à Potosí avant de rentrer, pour faire un peu de tourisme et éventuellement m'en acheter un !
Photo de Wikipédia, je n'en ai pas pris du charango d'Isabelle

On discute jusqu'assez tard puis je m'effondre finalement dans mon lit. L'ambiance est marrante avec les nombreux voyageurs, ça parle espagnol, français, anglais, portugais, allemand...Ce n'est pas une ambiance très studieuse mais c'est bien rigolo, chacun ayant des récits de voyage et des anecdotes sur les différentes régions alentours. Je ne sais pas encore jusqu'à quand je resterais là mais surement jusqu'à mercredi prochain !
La salle à manger collective, où je passe pas mal de temps.

Je vous raconterais prochainement la cuisine locale, et j'ai des photos du centre ville à vous montrer. Lundi je retournerais sur le campus universitaire et je prendrais des photos pour vous montrer à quoi ça ressemble ici. Puis je vous raconterais surement le match de foot de ce soir (vendredi 1e juillet) qui oppose la Bolivie à l'Argentine pour le coup d'envoi de la Copa America !
A bientôt donc pour de nouvelles aventures !
L'arrière cour, avec à droite les douches et les toilettes.

4 commentaires:

  1. J'espère que tu vas profiter de ton voyage pour étudier les pluriels de la langue française... bof c'est bien une réflexion parentale ça... profites de toutes les langues jusqu'à en perdre ton latin..
    bisous

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  2. Marie>
    Profite sans "s" ! Ha ha ha

    (Ravi de lire les aventures de Noé en tous cas).

    Bisous

    Auguste

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  3. Je profite bien des diverses langues et je profite tout court aussi ! Coucou cousin Auguste !

    J'profite de répondre pour signaler que j'ai ajouté quelques photos dans cet article !

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  4. Simon il est trop beau.
    Les bus ont l'air sympa, mais j'aurais peur qu'un pneu éclate, vu l'état... ^^

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