Pitch

Fragments de voyages en Bolivie par un apprenti linguiste étudiant la langue des Siriono.

jeudi 7 juillet 2011

Le campus de l'Université de Santa Cruz

Je vous en parle depuis quelques jours et voici donc les photos du campus de l'Université Autonome Gabriel René Moreno !
La statue à l'entrée de l'université, fusil à la main, guitare dans le dos, au galop !
Quel beau symbole de l'étudiant !

Si je suis allé à l'université, c'est parce qu'elle organise un atelier destiné aux indigènes afin de leurs enseigner le fonctionnement technique de leur langue, afin de faciliter l'enseignement bilingue. Voilà maintenant presque six ans que s'organisent des cours sur deux ans (c'est donc la troisième promo) pour une trentaine d'étudiants d'âges et d'origines divers. Ils viennent des quatre coins de la Bolivie et sont logés, nourris et payés pour suivre ces cours qui se répartissent à plusieurs moments de l'année, pendant les vacances scolaires, il me semble.
Sur le bâtiment est écrit "Laboratoire d'analyse clinique"
L'atelier durait cette fois trois semaines et servait à compléter la formation en linguistique. Il a commencé la veille de mon arrivée en Bolivie mais en fait, je n'ai pas assisté aux cours la première semaine, contrairement à ce que j'avais prévu. D'une part, car je ne me sentais pas très à l'aise, et d'autre part car ça ne semblait pas très intéressant. J'avais aussi d'autres choses à faire, comme me familiariser avec la vie ici, et avec l'espagnol.
La partie "Humanités" de l'université
J'y suis, par contre, allé cette semaine, afin de suivre les cours d'un linguiste colombien invité pour quelques temps. C'était déjà nettement plus intéressant, presque d'un niveau de cours de deuxième année de Licence. Il s'agissait en fait, pour chaque groupe de locuteur, de faire l'inventaire des sons de sa langue puis de rassembler ça pour en faire un par langue et ensuite d'établir le profil phonologique en établissant les phonèmes et les règles de réalisation. Pour les non-linguistes que mes explications ont perdu, restez sur l'idée qu'ils devaient bien comprendre les sons de leurs langues et leurs rapports au sein du système de fonctionnement de leur langue.
La partie technique du campus
Outre ce cours, je me suis un peu baladé, pour voir les similitudes et différences avec les campus français que j'ai pu visiter (Grenoble, Lyon, Valence (hum) et Limoges dans une certaine mesure). Et bien, c'est vaste, avec des dizaines de bâtiments servant à former des jeunes à divers métiers. Bien que les universités de Bolivie délivrent des diplômes n'ayant aucune valeur au delà des frontières, les étudiants semblent heureux et profitent de connaissances intéressantes. Il y a comme en France des files d'attentes devant les guichets des Café-U !
Un autre bâtiment pour ingénieurs, qui semble construit avec des blocs de Lego
Du côté des similitudes, on voit bien dans les photos les différences entre les filières touchant à l'industrie et celles ne s'intégrant pas dans un processus de production. Les différences sont encore plus grandes qu'en France, entre la petite cabane au toit de tôle et les grands édifices plus modernes. Il y a néanmoins le même mobilier dans chaque salle : des chaises avec tablettes et un tableau blanc. Pas la grande classe mais très correct quand même, et les allées sont assez propres.
Vive l'industrie !

Un autre point commun est l'animation qui règne ici, avec de nombreuses échoppes vendant chips, stylos et cahiers, des voitures qui traversent les allées, des violonistes en herbe qui jouent des mélodies baroques et les enfants qui jouent pendant que leurs parents étudient (en tout cas, dans le cas de l'atelier, je ne sais pas si c'est le cas tout le temps). Pour le violon, c'est un instrument que les missionnaires jésuites ont ramené avec eux pour montrer la beauté du message divin. Il a été repris par les chiquitanos de la région de Santa Cruz et il est utilisé pour jouer des mélodies baroques tout à fait originales !
La bibliothèque de la faculté de technologie
Je n'ai pas mangé sur le campus mais j'ai l'impression que les étudiants retournent tous en ville pour s'acheter quelque chose. Il faut dire que ce n'est pas très loin et qu'il y a de très nombreux bus qui passent devant la fac. Je n'ai pas eu l'impression que les étudiants soient d'une classe particulièrement aisée et j'ai vu plusieurs universités privées, donc je crois que c'est assez populaire, comme en France. Mais je n'ai pas discuté avec les étudiants, et il est peut-être très compliqué d'y entrer, je n'en sais rien.
Des voitures à l'image du reste, hétéroclites.
Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé le lieu plutôt cool et j'espère que ces différentes photos vous aurons permis de vous faire une idée de ce à quoi ressemble la vie des étudiants ici ! Ce n'est pas un lieu à visiter particulièrement mais c'est amusant à visiter !
La pelouse tondue à la bolivienne

2 commentaires:

  1. Merci pour ton regard critique et amusé et intéressant....
    Bisousss

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  2. Drôlement chouettos ce campus dis donc !! Et la différence des bâtiments est vraiment flagrante... En plus avec la peinture murale qui détruit la colonne, enfin c'est assez fort comme symbole de supériorité c'est dingue...

    On dirait presque qu'il fait beau :)
    <3

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