Pitch

Fragments de voyages en Bolivie par un apprenti linguiste étudiant la langue des Siriono.

vendredi 29 juillet 2011

Ibiato, village épars

Un autre article sur le village, avec de nouvelles photos ! De quoi va donc pouvoir parler cet article ? Et bien, de l'organisation du village, tant géographique que sociale et du style architectural local, qui n'est probablement pas propre aux Sirionos.

Centre du village, au fond l'école.

Le village est d'abord bâti autour de la colline, puis est allé en s'agrandissant dans une seule direction. C'est assez particulier car il n'y a pas ici de marché, donc pas de place centrale. Les gens qui vont en ville en reviennent avec de quoi manger pour eux et un peu plus, chaque maison se spécialisant plus ou moins. Les voisins vendent de la glace car ils ont un congélateur, d'autres vendent de l'essence, du lait ou des œufs. Les gens qui reviennent de la chasse font des grosses bouffes en général, en échangeant avec leur voisin de la viande contre d'autres choses. En général, ils ne chassent pas pour revendre en ville, parce qu'ils préfèrent manger beaucoup ou échanger avec un maximum de personnes pour obtenir d'autres avantages en échange.

La place principale avec un coin du terrain de basket.
Au fond le centre de santé et un bâtiment plus ou moins communal
Parfois, en échange d'un travail nécessaire pour la communauté, comme cette semaine pour débroussailler les abords de la route, ils reçoivent de l'aide humanitaire sous forme de nourriture (riz, farine, huile, soja et sucre), sinon ils ne le font pas. Le nettoyage a été fait à la machette, avec une sorte de crochet en bois dans l'autre main, pour rassembler les tiges à la base avant de les trancher. Presque tout le monde le fait car tout le monde apprécie cet apport alimentaire facilement gagné.

Des maisons à l'arrière du village

Les abords du chemin pour arriver au village sont très habités, puisque c'est de ce côté que s'est étendu le village. Il y a des maisons tous les quinze mètres, avec des groupements par famille parfois. La coutume est de construire une nouvelle maison pour fonder un nouveau foyer mais beaucoup vivent dans plusieurs maisons et hors du village. Les personnes âgées vivent dans des maisons quasi-délabrées mais vont souvent manger chez les gens de leur famille. Un concept à prendre au sens large, bien que la polygamie soit proscrite depuis trois générations. Le grand-père d'un des plus vieux du village avait quatre femmes, puisqu'il était le meilleur chasseur du village. Enfin, si on leur demande, à chaque récit le nombre de femme augmente.

De bien tranquilles maisons, avec un four entre les deux

Comme nous l'avons vu dans le précédent article sur le village, les centres d'activités sont l'école, l'église et les deux terrains de foot. Sans bars ni commerces, les gens se retrouvent chez les uns ou les autres au hasard de leurs achats et amitiés. Les portes des maisons ne sont jamais fermées, plusieurs maisons n'en possédant même pas. Tous ne disposent pas encore de l'électricité et les maisons disposant de télévision sont des centres d'attractions. Pas d'antenne dans le village mais des films piratés en pagaille, parfois couverts par les fêtes des voisins.

Mais rapprochons-nous d'une maison.

Les maisons sont construites de façon relativement similaires, avec une structure centrale et des appentis moches. La structure intérieure repose sur des piliers et des poutres en bois qui parfois proviennent d'une charpenterie, celle de Casarabe car celle du village est fermée depuis une demi-douzaine d'années. Parfois, c'est simplement débité à la tronçonneuse. L'ensemble vient des alentours du village. Les soutiens du toit sont des bambous, les attaches en lianes, le toit en lui-même est un amoncellement de tiges d'une sorte de palmier bas. Les longues tiges sont d'abord mises à sécher durant plusieurs jours puis plusieurs hommes se tiennent sur des planches tendues entre les poutres et disposent les branches au-dessus des travers. Régulièrement ils prennent la corde végétale qui entoure la traverse pour coudre quelques tiges à la traverse. De l'intérieur on ne voit que les troncs des branches tandis que de l'extérieur les feuilles forment une cascade végétale.

L'intérieur d'une maison quasi-neuve

Détails
Le tout est presque imperméable et forme un abris d'une taille souvent assez grande. Les appentis quant à eux peuvent être de planches ou d'une sorte d'enduit en terre durcie. Bien qu'ils ait appris à fabriquer des briques au début de la mission, ils ont complétement oublié et n'en utilisent pas. Il n'y a pas de pierres et donc pas de maisons en pierres. Les rares maisons en briques sont l’œuvre de gringos, d'étrangers. L'une d'elle sert de centre de santé aujourd'hui, l'autre est l'église. Il y avait un centre d'artisanat mais il n'est plus utilisé aujourd'hui. 
Et je crois bien avoir fait le tour du village.
L'ensemble sera transformé la semaine prochaine pour la fête annuelle du village et je pense que je vous raconterai tout ça avec plein de nouvelles photos du village ! En attendant, demain, les abords du village !

2 commentaires:

  1. Il est vraiment chouette en fait ce village minuscule sans rien. Surtout au soleil. Enfin je pense que ça arrange un peu la vie, non ? Quand il fait soleil comme ça, il fait combien environ en Celsius ??
    <3

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  2. Est ce que toi tu as nettoyé les bords du chemin à la machette?
    montre nous TA maison, dedans, dehors, autour, au dessus, au-dessous....

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