Des gâteaux ! |
Le premier départ à été celui des villages sirionos, où je suis retourné pour dire au revoir. C'était très étrange à Ibiato. J'voulais y aller en début de journée et j'suis arrivé vers 17h finalement, car personne d'autre ne voulait y aller avant. J'ai trouvé une horde de gamins chez mon hôte, scotchés à la télévision, j'ai donc fuit vers la maison de Jorge, l'ingénieur informaticien du village. J'ai pu y graver plein de copie de mon travail, pour ensuite les donner à diverses personnes du village. J'suis allé revoir le prof avec qui j'avais beaucoup bossé le lendemain matin, avant qu'il ne parte à l'école, et il ne m'a presque rien dit...mon hôte n'a pas été très affectée non plus, davantage préoccupée par la situation de son mari, à la marche indigène sans le sous. Il me rappellera d'ailleurs plusieurs fois jusqu'à mon départ pour me demander de lui faire parvenir de l'argent, ce que je ne ferais pas. Du coup, pour le côté déchirant des séparations, c'est pas trop ça.
La maison, qui s'éloigne ! |
Je suis partis à Ngirai le lendemain en début d'après midi, après avoir conclu un arrangement compliqué afin d'obtenir une copie du film fait dans le village, dans lequel il y a des bouts de siriono (la langue, les gens y sont entier, pas en bouts). L'accueil fut plus chaleureux, bien que là aussi mon hôte ne soit pas là. J'suis allé voir l'homme qui m'avait raconté plein d'histoire mais il n'était pas là. J'ai vu sa femme qui m'aime bien, je crois, et un ami de passage. C'était l'homme qui m'avait accueilli sèchement la première fois que j'étais venu dans le village. Il avait été absent depuis mais il a très envie de m'aider, me demander de faire pour le village exactement ce que je prévois de faire. Je suis ensuite allé voir la femme du corregidor. Lui n'était pas là, encore une fois, mais j'suis resté un petit moment, c'était sympathique. Elle m'a fait goûter une sorte de miel que je ne connaissais pas encore. Une parmi les quinze que connaissent les Sirionos !
Avant de partir du village avec le professeur qui habite en ville, j'ai revu Mario, celui que j'avais cherché en début d'après midi. Il m'a semblé un peu triste que je parte, mais il m'a réclamé de l'argent alors ça gâche un peu l’honnêteté du geste. J'aurais presque préféré ne pas le croiser et uniquement imaginer sa réaction à la découverte des documents que je leur ai donné : une première liste de cinq cents mots en siriono, deux cds avec les enregistrements et un dvd avec tout dessus.
Presque fin du monde à Ngirai |
Les deux villages étaient plongés dans un nuage de fumée qui rendait l'air surréaliste. J'ai d'abord cru que le monde était en déclin, pour marquer la fin de mon aventure en Bolivie, mais ce n'étaient en fait que les champs qui brûlaient. Certains volontairement, pour faire de la culture sur brûlis, d'autres par accident ou propagation non maîtrisée. Une région immense de la Bolivie fut plongée dans la fumée pendant plusieurs jours, et le journal annonçait hier que le pire était à venir.
Ngirai, dans la tourmente |
De retour à Trinidad les gens pleuraient donc, de l'air incisif ou de mon départ, je ne sais pas. J'ai profité de mon ultime journée pour faire quelques courses et me reposer un peu. En fait, je n'avais vraiment pas envie de prendre le bus de nuit pour Santa Cruz, tant je craignais de ne rien comprendre à la gare et d'être malade tout du long. Car oui, j'étais déjà un peu malade ce jour là, et ça ne m'a pas lâché depuis. L'achat du ticket et mon départ en bus furent finalement tout simple et pour 8 euros j'ai passé une nuit au sommeil agité sur les routes enfumées de Bolivie.
La foi, c'est moi ! |
Je passe sur mes trois jours à Santa Cruz qui feront l'objet d'un article à part, car c'est rigolo. Je note juste que j'ai très peu dormis, me réveillant hier et ce matin vers 4h du mat pour aller aux toilettes, rendant même mon ultime souper ce matin...Je me suis donc passé de petit déj pour mon dernier matin à la résidence Bolivar. J'ai fais mon sac le soir avant mon départ et j'ai échangé mon contact Facebook avec une des filles de l'hôtel, qui est très sympathique, même si je comprends pas grand chose quand elle me parle. Elle adore le collègue de boulot qui m'avait accueillis il y a deux mois et il a pas Facebook, donc elle était contente car je pourrais lui donner des nouvelles et la prévenir quand nous reviendrons.
Non, ce n'est pas l'avion que j'ai pris |
J'ai ensuite pris un taxi pour l'aéroport et remplis toute les formalités comme un pro. J'ai cru que j'allais vomir dans l'avion mais j'ai finalement supporté le trajet sans trop de douleur et je suis donc à une nouvelle étape intermédiaire de ce départ qui n'en fini pas ! J'aurais donc quitté successivement Ibiato, Ngirai, Trinidad, Santa Cruz et la Bolivie, Sao Paulo et Madrid, pour arriver à 13h à Lyon, enfin !
Il ressemblait plus à ça ! |
Je suis content de rentrer, mais en même temps un peu triste de quitter ce pays dont je n'ai presque rien vu. Je suis tranquille du côté du travail, ayant suffisamment de données et étant quasiment assuré de revenir dans de bonnes conditions l'année prochaine. Je n'ai pas vu le temps passer, comme la légende le veut, et je vais retrouver un rythme de vie que j'ai l'impression d'avoir abandonné hier, ou la semaine dernière. Ce sont pourtant 72 jours qui sont passés, et de l'eau a coulé sous les pompons. Je n'ai pas encore le recul suffisant pour me rendre compte de ce qui a changé dans ma tête et dans ma vision du monde, mais je suis convaincu que mon imaginaire est plus vaste aujourd'hui qu'hier. J'espère que le vôtre aussi, par ces différents récits et histoires que je vous ai raconté tout le long de mon voyage. Mais ce n'est pas un adieu à ce blog, j'ai encore au moins trois articles à vous proposer, que j'égrainerais ces prochaines semaines, avant...une éventuelle surprise ?
En attendant la suite, youpi, je suis en France !
oh eh tu nous téléphones quand?
RépondreSupprimerJoyeux retour, camarade
RépondreSupprimerSven